Article rédigé par Xavier Kern, docteur en naturopathie et ingénieur biomédical à Obernai (67210)
De nombreux couples font malheureusement face à l’infertilité et/ou les fausses couches. J’en vois beaucoup dans mon cabinet, et les solutions, qu’on leur propose, sont peu nombreuses et contiennent souvent la phrase « il faut être patient ». Difficile dans cette situation de rester inactif. Il y a pourtant de nombreuses solutions et possibilités pour augmenter ses chances.
Effectuer tous les examens nécessaires pour détecter les différentes pathologies
Il faut commencer par effectuer toute une batterie d’examens pour savoir si l’infertilité ou les fausses couches proviennent d’un soucis particulier. Ceci est primordial pour une bonne approche. Sinon, uniquement un coup de chance permettra la réussite du projet, et il serait dommage de ne pas augmenter ses chances en faisant le nécessaire. J’ai déjà écrit un premier article sur la mutation MTHFR qui peut être une des causes d’infertilité et de fausses couches. En parlant de génétique, le facteur V de Leiden est aussi un marqueur important à vérifier (1). En effet, lorsque l’on est atteint de cette mutation sur ce gêne, l’on a plus de chances de faire des fausses couches ou d’être sujet à l’infertilité (1,5 fois plus de risques de faire une fausse couche, et 2,5 fois plus de risques de faire 2 fausses couches).
Cependant, il est nécessaire d’effectuer de nombreux autres examens, comme vérifier s’il n’y a pas de soucis auto-immuns (2) qui sont effectivement un gros blocage pour la fertilité. En effet, lors d’une maladie auto-immune, il y a une grande inflammation, ce qui diminue la fertilité. Il faut donc regarder les maladies auto-immunes au niveau de la thyroïde (ce qui est le plus commun) mais aussi avec les autres marqueurs comme les anticorps anti-ADN, et anti-nucléaires (3) qui permettent de regarder les « principales » maladies auto-immunes. En effet, il a été démontré que ces anticorps entraînent la mort de l’embryon et de l’ovocyte. Pour aller plus loin, selon les cas, il sera nécessaire de regarder d’autres anticorps intervenant aussi dans la fertilité (dont anticorps anti-cardiolipine, anti-phospholipide associés aux fausses couches (4)…), mais il faut d’abord commencer par la base, et tout dépend aussi depuis combien de temps vous essayez sans succès.
Il est important de contrôler le fonctionnement du cycle menstruel, avec toutes les hormones féminines (dont les ostroègenes et la progestérone) ainsi que la prolactine. Une prolactine élevée peut, en effet, bloquer la fertilité et entraîner des fausses couches, du fait, principalement, d’un soucis au niveau de l’hypophyse, mais pas que. Il faudra donc vérifier le fonctionnement de l’hypophyse et potentiellement effectuer une IRM pour vérifier s’il n’y a pas d’adénome. La réserve ovarienne devra être contrôlée, ainsi que le positionnement de l’utérus (un ostéopathe averti pourra, en effet, travailler dessus).
D’autres examens seront aussi nécessaires comme les taux de vitamines D3 (5), B12, B9, ferritine, zinc, ainsi que d’autres marqueurs selon le bilan clinique effectué en consultation. Par exemple, les récepteurs de la vitamine D, sont exprimés dans la plupart des organes reproducteurs.
S’il y a de l’endométriose ou des ovaires polykystiques, il faudra mettre en place un soin particulier également. Dans le cas d’ovaires polykytsiques, l’ovulation sera en effet très irrégulière dans la plupart des cas (6).
Solutions possibles
Il faut commencer par aborder le problème en regardant les résultats sanguins et le bilan clinique. Si l’on prend l’exemple d’une maladie auto-immune, il sera nécessaire de diminuer l’inflammation par l’alimentation, des compléments alimentaires anti-inflammatoires (entre autres) et une bonne hygiène de vie. L’hygiène de vie comprend de nombreux facteurs comme l’activité physique, le sommeil, l’eau que l’on boit, l’exposition aux produits chimiques et autres perturbateurs endocriniens… Dans tous les cas, il est primordial de s’attaquer à tous les problèmes pouvant entraver une bonne grossesse et de régler les problèmes les uns après les autres, sans en oublier. Ce sera la synergie du travail qui permettra d’augmenter la réussite.
Il faut bien comprendre qu’en médecine fonctionnelle, et d’ailleurs en médecine en règle générale, il n’y a pas de protocoles que l’on va appliquer à tout le monde. Voilà pourquoi je ne peux pas vous donner ici des solutions, que l’on peut appliquer à tout le monde, car c’est une médecine personnalisée et chaque cas étant différent, il est impossible de dire: il faut faire ci et ça et cela va fonctionner. La médecine est bien plus complexe que cela, et les généralités ne sont pas applicables selon moi. Il en est de même pour la nutrition. En utilisant la nutrition clinique, qui est une nutrition appliquée à une pathologie et à un patient, l’on peut cibler le problème directement. Donc selon la pathologie, la nutrition sera différente, et même avec 2 patients ayant la même pathologie, l’alimentation pourra aussi être différente car ils n’ont pas les mêmes caractéristiques.
Conclusion
Il est important de garder espoir car il est toujours possible d’augmenter ses probabilités de réussite. L’on ne peut jamais rien garantir, bien entendu, mais l’on peut augmenter ses chances et c’est non négligeable dans des cas comme ceux-là.
Si vous avez des problèmes d’infertilité et de fausses couches, n’hésitez pas à me contacter. Je donne des consultations dans mon cabinet en Alsace, ainsi que par Skype.
(1) article consulté le 25 janvier 2020: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10925907
(2) article consulté le 25 janvier 2020: https://www.acam.org/blogpost/1092863/179527/Natural-Treatments-for-Autoimmune-Infertility-Concerns
(3) article consulté le 26 janvier 2020: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5429951/
(4) article consulté le 26 janvier 2020: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17916986
(5) article consulté le 26 janvier 2020: https://academic.oup.com/jcem/article/99/11/E2372/2836266
(6) article consulté le 26 janvier 2020: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19078871
*Article à visée d’informations uniquement et ne pouvant pas servir pour le diagnostique ou traitement, et ne se substituant pas à une consultation avec un médecin.