Tout notre corps est géré par les hormones. Le moindre petit geste déclenche une suite réactionnelle dans tout notre corps. Comment l’on se sent, dépend de ce que l’on mange, de la qualité de notre repos et sommeil, de nos réactions face au stress ou aux efforts physiques que l’on entreprend dans la journée. Tous ces facteurs influencent notre niveau de glucose dans le sang (ce qui s’appelle la glycémie) et détermine notre niveau d’énergie et notre sentiment de bien-être dans la journée. Mais qu’est-ce qui se passe exactement dans notre corps quand notre glycémie change? Réponse dans le premier article d’une série d’articles sur la glycémie et l’insulinorésistance vue par la médecine naturelle.
L’insuline est une hormone qui transporte le glucose vers la cellule. Cela nous donne de l’énergie pour fonctionner. Notre corps est très malin. Si l’on a des apports nutritionnels trop importants par rapport à nos besoins, il va commencer à faire des réserves au cas où la nourriture se fera plus rare. Mais ceci n’arrive presque jamais dans les pays développés, contrairement à ce qui arrivait à l’ère du paléolithique. Notre organisme a des mécanismes lui permettant de rediriger le surplus vers les « zones de stockage ». Quand l’on mange trop de glucides et la cellule ne veut plus l’accepter, elle va le diriger vers le foie où le glucose est transformé en glycogène. Le glycogène est envoyé vers les muscles et son surplus reste dans le foie sous forme de réserves énergétiques. Si l’on continue de manger en restant inactif ou en apportant plus que ce que notre corps a besoin, alors les réserves dans le foie seront toujours pleines. Le corps doit alors trouver un autre endroit pour stocker le glucose et il le dirige donc vers les cellules graisseuses puis le transforme en triglycérides. A l’époque paléo, notre réservoir dans le foie et dans les cellules graisseuse était régulièrement vidé grâce aux périodes de jeun. L’on mange plus à un moment (grâce à la chasse) puis on utilise les réserves pendant les périodes où l’on manque de nourriture. Notre mode de vie était beaucoup plus actif à cette période, et c’était pour cela que l’apport d’énergie, sa dépense et le stockage restaient équilibrés. Dans le monde d’aujourd’hui, on apporte des glucides dans des quantités astronomiques sauf que notre mode de vie sédentaire ne demande pas d’apports si importants. Le résultat: redirection du glucose vers le foie (problèmes de foie gras non alcoolique) et les cellules graisseuses, prise de poids et tous les problèmes de santé qui viennent avec (dont le diabète de type 2…). Pour mieux comprendre comment le glucose est transformé en énergie, il suffit de regarder nos enfants. La plupart du temps, après un « bon » goûter avec beaucoup de sucre, biscuits, chocolat, ils sont beaucoup plus réveillés et actifs. Ils courent partout et sont surexcités. Pourquoi ? Car avec un apport de glucose si important dans le sang, leur corps veut dépenser le surplus qu’ils ont accumulé pour faire de la place avant un nouvel arrivage proche, malheureusement…
L’hormone qui nous permet d’utiliser ce surplus s’appelle glucagon. Il fonctionne en opposition à l’insuline, et est libéré par le pancréas pour aller chercher les réserves de glucose dans les cellules. Il va l’utiliser au moment où l’on n’apporte pas de sucres (glucides simples et complexes) par l’alimentation, et où l’on a de grands besoins énergétiques, ou encore pendant le sommeil. Il nous permet de « vider » les réserves qui se trouvent dans le foie et les cellules graisseuses.
Pour résumer: l’insuline est une hormone anabolique = participe au développement. Elle va développer les tissus gras, muscles mais peut aussi nourrir les cellules cancéreuses. Si le niveau d’insuline est toujours élevé dans le sang, le glucagon (qui a une action catabolique) reste désactivé en permanence et notre corps perd la capacité d’utiliser ses réserves énergétiques. On observe cet situation souvent chez les personnes, qui malgré de grands efforts nutritionnels et un apport calorique très faible, n’arrivent pas à perdre du poids. Leur corps perd ainsi la capacité d’utiliser les réserves stockées dans les cellules graisseuses. Ces personnes diminuent alors de plus en plus l’apport calorique mais leur poids ne bouge presque pas du tout.
Vous aurez la suite de cette série dans les prochains articles.
Article relu et corrigé par Xavier Kern, naturopathe à Obernai dans le Bas-Rhin.
*Article à visée d’informations uniquement et ne pouvant pas servir pour le diagnostique ou traitement, et ne se substituant pas à une consultation avec un médecin.